La sécheresse impacte les communes du fleuve et notamment les établissements scolaires. À Papaïchton, des élèves de Loca et Boniville mettent plus de temps à rejoindre le collège. Dans les salles de cours, il fait parfois jusqu’à 40 degrés. Il arrive que l’eau et l’électricité soient coupées. L’infirmière scolaire, les professeurs et le principal sont mobilisés pour maintenir le collège ouvert.
Le soleil n’est pas encore levé sur le Maroni. Il est 6h lorsque les élèves de Loca embarquent à bord des pirogues qui les conduisent jusqu’au collège de Papaichton. Le niveau du fleuve est bas.
« Il arrive que la pirogue penche beaucoup, des fois on reste coincé dans les cailloux, on a peur », raconte Sybella, élève de 3ème au collège de Papaichton.
Sur les 228 élèves scolaires, 65 viennent chaque matin en pirogue depuis Loca et Boniville. Comme ses camarades, Sybella voit chaque jour le niveau du fleuve baisser. Avant, elle mettait une quarantaine de minutes pour rejoindre le collège depuis Loca, il faut désormais près d’une heure de pirogue.
La sécheresse, c’est aussi de très fortes chaleurs dans les salles de cours du collège. « L’après-midi des élèves s’endorment tellement il fait chaud, il y a aussi des coupures de courant fréquentes et les ventilateurs s’arrêtent donc il fait très chaud », raconte Ahamada Saindou professeur au collège de Papaichton.
Les coupures d’électricité dans le village sont dues aux difficultés d’approvisionnement en carburant qui, lui aussi, n’arrive plus par pirogue jusqu’au village. « Parfois on est obligé de sortir de la classe avec les élèves pour prendre l’air dehors, c’est infernal » poursuit le professeur.
Dans la salle d’à côté, Stéphanie Trouilloud, professeur fait passer des évaluations aux collégiens. « Avec cette chaleur, la concentration des élèves est limitée, on ne peut pas faire cours normalement, on ne peut pas leur demander la même chose, alors on adapte le travail en fonction des moments de la journée », explique-t-elle.
Pour le principal du collège, l’objectif est de tout faire pour rester ouvert et continuer d’accueillir les élèves malgré les difficultés. « On doit assurer la scolarité et la mission de service public, tant qu’on a de l’eau, on peut accueillir les élèves, mais quand les coupures durent trop longtemps on est obligé de les renvoyer chez eux, explique le principal. En revanche si le collège n’était plus du tout alimenté en eau, nous serions contraints de fermer ou de prendre des mesures de restriction des horaires de l’établissement ».
Chez eux aussi, les élèves doivent s’adapter aux coupures d’eau de 20h à 6h dans tout le village. Au collège, Tania Cabos l’infirmière scolaire les encourage à boire beaucoup d’eau quand ils le peuvent. « Ils doivent s’hydrater car certains se plaignent de maux de tête, explique l’infirmière. La terre et la poussière provoquent aussi de plus en plus de problèmes respiratoires. Des élèves font de l’asthme ».
À ce jour, la situation est encore gérable pour maintenir le collège ouvert assure le principal. À la différence de Grand Santi où le collège est menacé de fermeture car les piroguiers ne peuvent quasiment plus circuler sur le fleuve. Les écoles d’Antecume-Pata et Pidimaont, elles, déjà été fermées.
Les chefs des établissements scolaires du Maroni participent chaque matin à des réunions de crise avec le rectorat.
Si le transport en pirogue des 65 élèves de Loca et Boniville venait à s’arrêter, le principal du collège de Papaichton prépare déjà des solutions. « La continuité pédagogique, déjà expérimentée en 2020 avec le Covid, pourrait être remise en place, soit en distanciel, soit en envoyant les devoirs par la piste », explique le principal. Il réfléchit aussi à délocaliser les cours et des enseignants sur Loca.
Selon lui, tout doit être fait pour que les élèves continuent leur scolarité malgré les conséquences de la sécheresse.
À Saint-Laurent-du-Maroni, l’insécurité gagne dangereusement du terrain, et met en péril l’attractivité des services de santé et d’éducation. Face à l’urgence, le SE-UNSA Guyane et l’UNSA Santé du CHOG présentent 13 propositions pour instaurer un cadre de vie plus sûr et prévenir l’exode des professionnels.
“840 classes pour des écoles surchargées, un manque criant d’enseignants et une insécurité galopante” : tel est le constat alarmant dressé par Emmanuel Octavie, secrétaire général du syndicat des enseignants de l’UNSA Guyane, et Jehan-Olivier Maignien, secrétaire général de l’UNSA Santé du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG), concernant la situation de Saint-Laurent-du-Maroni. Selon ces deux représentants syndicaux, cette ville en pleine expansion démographique subit une montée de l’insécurité qui affecte directement des secteurs essentiels comme la santé et l’éducation. Les agressions aux abords des établissements scolaires et hospitaliers se multiplient, décourageant de nombreux professionnels de s’y installer ou de rester.
Emmanuel Octavie tire la sonnette d’alarme : si rien n’est fait pour endiguer cette spirale de violence, c’est l’avenir même de Saint-Laurent-du-Maroni qui est en jeu. Lors d’une récente conférence-débat, il a présenté, avec son collègue, un plan d’action en 13 points, visant à renforcer la sécurité de tous et à créer les conditions d’un environnement de vie stable et attractif.
Nous ne faisons pas de simples revendications, nous proposons des solutions concrètes pour un avenir meilleur
a-t-il souligné.
Parmi les mesures phares, un soutien accru à la parentalité et à l’apprentissage du français pour les parents. Les syndicats insistent sur le rôle fondamental de l’éducation familiale et de la maîtrise de la langue pour renforcer l’intégration et prévenir le décrochage scolaire et la délinquance. “L’éducation nationale ne pourra pas tout faire seule”, rappelle Emmanuel Octavie, soulignant l’importance de programmes de soutien parental pour offrir aux jeunes un environnement stable.
Les propositions incluent également le développement de centres de formation professionnelle pour les jeunes adultes non scolarisés et les demandeurs d’emploi, ainsi que la création de petits commerces locaux pour réduire l’économie informelle. Le tissu économique de la ville doit être renforcé pour absorber cette jeunesse grandissante et éviter qu’elle ne soit livrée à elle-même.
Autre enjeu crucial : l’aménagement des quartiers. Emmanuel Octavie préconise une amélioration des espaces publics, notamment par la création de parcs, de terrains de jeux et le renforcement de l’éclairage pour une sécurité accrue.
Les quartiers informels et délaissés ne doivent pas être laissés pour compte
, insiste-t-il, voyant dans ces aménagements une manière de tisser du lien social et de prévenir les tensions.
La coopération régionale avec le Suriname est également mise en avant, tout comme le développement des transports en commun pour désenclaver certains quartiers de Saint-Laurent-du-Maroni et faciliter l’accès aux services publics. Face à une population estimée à près de 100 000 habitants, les infrastructures actuelles sont insuffisantes et contribuent à l’isolement de certaines zones.
Enfin, Jehan-Olivier Maignien, secrétaire général de l’UNSA Santé du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais, appelle de ses vœux la création d’un commissariat de police pour Saint-Laurent-du-Maroni, une demande récurrente de la part des habitants.
Avec l’augmentation de la population et de la criminalité, les forces de l’ordre actuelles sont clairement sous-dimensionnées pour faire face aux défis sécuritaires
déclare-t-il, ajoutant que l’absence de commissariat ralentit les interventions et complexifie la prise en charge des situations de crise.
Les représentants syndicaux espèrent que ces propositions seront accueillies favorablement par les autorités compétentes. Un document détaillant ces 13 mesures sera remis au préfet pour qu’il les transmette au gouvernement et au Premier ministre, en espérant qu’elles déclencheront un engagement fort de la part de l’État.
Il ne s’agit pas de simples revendications, mais d’actions nécessaires pour sauver l’avenir de notre ville
conclut Emmanuel Octavie, déterminé à poursuivre la mobilisation si ces propositions ne trouvent pas d’écho concret.
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#AwalaYalimapo : mémoire d’un cocotier de plus de 60 ans à Yalimapo.
Quand vous vous rendez sur le site de Yalimapo. Vous avez peut être vu ce super cocotier d’une vingtaine de mètre qui se trouve à environ 10 m de la plage.
Selon la mémoire du territoire, ce super cocotier aurait été planté en 1963 par les habitants du village des Hattes confrontés déjà aux phénomènes du retrait de côte.
🛶Sortie en Canoë dans les Rizières de Mana.
📅Samedi 23 Novembre
🕞De 6h à 10h
CONDITIONS:
👉Tarif: 20€
👉Accessible à partir de 15 ans.
👉 sortie encadrée par un moniteur de canoë et kayak et un ornithologue du GEPOG
👇Inscription obligatoire sur hello asso 👇
https://www.helloasso.com/associations/gepog/evenements/inscription-sortie-canoe-rizieres
👉 Informations: elie.monin@gepog.org
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👥🗣️Phénomène de sécheresse extrême touchant le Maroni et l’Oyapock, 4 mesures d’urgences votées en Assemblée Plénière
Lors de cette séance plénière extraordinaire, les élus de l’Assemblée Territoriale de Guyane ont adopté ce jeudi 07 novembre 2024, les mesures suivantes :
◾️La délégation à la Commission Permanente et au Président afin de mettre en place et d’adapter les dispositifs de réponse à cette crise évolutive à hauteur de 2 millions d’euros;
◾️La prise en charge des coûts de fret pour les assistants familiaux;
◾️Le dispositif d’aide au maintien des prix du fret aérien, parmi lesquels les produits de première nécessité dont le gaz.
◾️Le dispositif d’aide aux familles pour les élèves pour lesquels les transports scolaires sont interrompus.
🎯Les objectifs ⤵️
➡️Assurer la continuité de l’approvisionnement en denrées alimentaires pour les communes situées le long des fleuves Maroni et Oyapock, où la sécheresse rend les fleuves impraticables.
➡️Maintenir les prix de vente des denrées alimentaires pratiqués avant le déclenchement du Plan ORSEC, garantissant ainsi, que les commerçants appliquent des tarifs équitables pour les habitants de ces territoires.
➡️Réduire la fracture territoriale entre les zones du littoral et les communes de l’intérieur affectées par la sécheresse.
➡️Prévenir une rupture d’égalité dans l’accès aux biens essentiels entre les usagers du fleuve et ceux du littoral.
🗂️Enfin, un bilan de fin de crise et des mesures et dépenses engagées sera présenté à la prochaine plénière.
Retrouvez cette actualité sur le site internet de la CTG ⤵️
https://www.ctguyane.fr/phenomene-de-secheresse-extreme-touchant-le-maroni-et-loyapock-quatre-mesures-durgence-votees-en-assemblee-pleniere-extraordinaire/
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INFORMATION
SPECTACLE « DAYONO WANDABOTHE» LE SAMEDI 23 NOVEMBRE 2024 AU CENTRE SOCIAL MAKANDRA
Dans le cadre de l’agenda de l’événementiel Municipal numéro 04, le Maire de la Ville de Mana Monsieur Albéric BENTH et son Conseil municipal vous invitent au Spectacle « Dayono Wandabothe » le samedi 23 novembre 2024 à 19h00 au Centre Social Makandra.
Entrée Gratuite
Venez Nombreux !
Info line : Direction des Affaires Culturel
Contact : 05 94 23 07 18