En Guyane, il faut parfois patienter jusqu’à six mois pour avoir une place à l’examen du permis de conduire. Ce vendredi 6 décembre, les exploitants d’auto-écoles du département se mobilisent. La Guyane n’a plus que deux examinateurs pour faire passer les permis.
Ce vendredi 6 décembre, les exploitants d’auto-écoles de Guyane se font entendre. Ils avaient prévu une opération escargot, finalement reportée car ils ont obtenu un rendez-vous à 15 heures avec les services de la préfecture. Les formateurs et les examinateurs montent au créneau pour dénoncer une situation intenable.
Il faut désormais entre trois semaines et six mois pour avoir une place à l’examen du permis de conduire dans le département.
« Nous sommes passés de quatre à seulement deux examinateurs », s’indigne Sylvie Ketterere, présidente de Mobilians Education Sécurité Routière Guyane, syndicat d’exploitants d’auto-écoles. La Guyane comptait pourtant six examinateurs il y a un an pour les 50 auto-écoles.
« L’impact est considérable sur l’ensemble du territoire, poursuit Sylvie Ketterere. Nous avons seulement deux inspecteurs qui se déplacent sur les trois centres d’examens de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni ».
« La conséquence est donc une baisse importante du nombre de places au permis, presque la moitié depuis trois mois », décrit Sylvie Ketterere, invité de la matinale de Guyane La 1ère.
Depuis le 1er janvier 2024, le permis de conduire est accessible à partir de 17 ans au lieu de 18 ans. « Il y a donc eu un afflux de candidats au permis qui n’a pas été anticipé par l’Etat, indique la présidente du syndicat Mobilians. Désormais, il y a un embouteillage et de l’attente ».
Si vous passez le permis aujourd’hui en Guyane, en cas d’échec vous ne pourrez pas le repasser avant quinze jours, explique Sylvie Ketterere. En 2027, les Accords de Guyane prévoyaient six inspecteurs sur le département. « Dans les faits, nous en avons deux sur le terrain alors qu’il en faudrait six pour être à l’équilibre », ajoute-t-elle.
Chaque année en Guyane, 2 800 personnes en moyenne passent leur permis B.
Les gérants d’auto-écoles seront reçus à 15 heures en préfecture. Ils attendent des mesures efficaces. D’autant que les semaines à venir seront encore plus difficiles.
« Du 20 décembre au 6 janvier, nous n’aurons pas d’examen du tout sur la Guyane, prévient Sylvie Ketterere. Ce n’est pas normal. Nous voulons avoir un ou deux inspecteurs en renfort pour avoir une continuité au niveau des examens. Nous voulons aussi trouver une solution avec l’administratif pour avoir les six effectifs dès janvier ».
En attendant, ce sont les candidats qui paient. Plus le délai de formation est long, plus la facture augmente. Pourtant, le gouvernement avait promis de réduire le coût du permis de conduire. Une difficulté supplémentaire pour les jeunes du territoire.
« En Guyane, sans permis de conduire, nous ne pouvons pas travailler, il n’y a pas de mobilité, cela impacte toute la population », résume Sylvie Ketterere, présidente de Mobilians Education Sécurité Routière Guyane, syndicat d’exploitants d’auto-écoles.