Un « parlement médical » pour élaborer un projet partagé. Le groupement hospitalier de territoire (GHT), qui réunit les hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni, est désormais doté d’une commission médicale de groupement (CMG). Le Pr Félix Djossou, président de la commission médicale d’établissement (PCME) du Centre Hospitalier de Cayenne (CHC), en est le premier président. Les Dr Franklin Samou-Fantcho et Mosa Tsafehy, présidents des CME du Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog) et du Centre Hospitalier de Kourou (CHK), ont été élus vice-présidents.
La commission médicale de groupement (CMG) compte 34 membres : 15 représentants du CHC, 10 du Chog et 8 du CHK, ainsi que le directeur de l’information médicale (DIM) de territoire. Sont membres les présidents et vice-présidents des trois CME, les chefs de pôle et coordinateurs de filière ainsi que des représentants des personnels médicaux, pharmaceutiques, maïeuticiens et odontologiques.
Le CHRU en ligne de mire
La création de cette commission médicale de groupement intervient à un moment charnière, puisque le CHRU de Guyane doit voir le jour en janvier 2025. À l’issue de son élection, le Pr Djossou soulignait que la nouvelle instance a devant elle « un calendrier contraint pour arriver à la création, début 2025, du GCS », le groupement de coopération sanitaire qui chapeautera les trois établissements et sera la structure porteuse du CHRU. « Certaines filières (de soins) rejoindront le GCS mais le personnel restera rattaché à son établissement », précise-t-il.
Le CHRU en fonction en janvier 2025 ?
Ces premières filières pourront être celles « qui commencent à être matures », explique Christophe Bouriat, directeur du comité stratégique du GHT. Il peut ainsi s’agir de filières universitaires et/ou disposant d’une organisation territoriale. « La CME (de l’établissement concerné) se prononcera sur le transfert et alors la CMG prendra le relais pour officialiser ou non la mise en place de la filière territoriale. » Chaque hôpital conserve donc sa propre CME. Celle-ci peut déléguer des compétences à la commission médicale de groupement qui, elle-même, aura un rôle de coordination des projets émergeant des CME.
Le Pr Djossou et les Dr Tsafehy et Samou-Fantcho ont d’ores et déjà pris l’habitude de travailler ensemble, depuis leur élection à la présidence des CME en décembre dernier. « Nous tenons une réunion par semaine, détaille le Pr Djossou. Nous poursuivrons à ce rythme, ce qui permettra au bureau, avec la direction des affaires médicales de territoire, de partager ses informations de façon régulière. »
Neuf premières compétences pour la CMG
Les commissions médicales des trois établissements ont d’ores et déjà délégué six compétences à la nouvelle CMG. D’autres lui sont automatiquement attribuées.
La qualité et sécurité des soins : préparation et suivi de la prochaine démarche d’accréditation telle qu’elle sera précisée ;
Le projet médico-soignant : élaboration, suivi, évaluation et révision périodique du projet médico-soignant ;
L’accompagnement de la qualification médicale des Padhue, assistants et internes : stratégie, organisation et suivi des qualifications ;
La formation professionnelle territoriale : développer la formation en relation avec l’université, l’institut de formation en soins infirmiers, le centre d’enseignement des soins d’urgence, harmoniser les qualifications et les pratiques, promouvoir la formation sur site, définir les principes de la formation ;
La contribution à l’organisation territoriale de la permanence des soins : envisager une modalité de permanence de soins territoriale, notamment pour les spécialités « rares » : neuro-traumato d’urgence, ophtalmologie, vasculaire…, participer à la cartographie et suivre l’élaboration du répertoire opérationnel des ressources (ROR) ;
La recherche, la santé publique et l’innovation : suivi des actions du GHT et des centres hospitaliers en matière de recherche, d’action de santé publique et d’innovation, y compris le développement de la télémédecine ;
Ressources médicales territoriales : recueil d’information et propositions indicatives d’orientations en matière de ressources médicales (définition d’effectifs médicaux cibles par parcours de soins au sein du GHT ; élaboration d’une stratégie territoriale en matière de recrutement et de rémunération qui reste indicative, la décision de recrutement restant à l’établissement recruteur) ;
Système d’information territorial : orientation et suivi du déploiement du dossier patient informatisé, sécurité du système d’information ;
Coopérations extraterritoriales : détermination et suivi des coopérations du GHT pour recours, référence, formation, ingénierie, substitution, aide au recrutement, n’excluant pas des initiatives de coopérations de chaque établissement en propre.