Une enquête est en cours pour procéder à son identification et déterminer les circonstances de son décès.
Ce mardi matin, peu après minuit, un riverain de la cité Ploërmel, à Cayenne a appelé les secours. Il venait de retrouver un cadavre. À leur arrivée, les secours ont découvert une femme sans vie. Le corps, transporté par les services funéraires devrait certainement, comme c’est le cas dans ce type de cas, faire l’objet d’une autopsie au service de médecine légale du Centre hospitalier de Cayenne.
La 17ème édition des Jeux kali’na s’ouvre ce vendredi 6 décembre, à Awala-Yalimapo. Jusqu’à dimanche, 39 équipes venues de toute la Guyane vont disputer huit épreuves, parmi lesquelles le tir à l’arc, le tir à la corde, le tir au harpon, la remontée de pirogue ou encore la grimpe au cocotier.
Durant trois jours, Awala-Yalimapo va vibrer au rythme de la 17ème édition des Jeux kali’na. Elle s’ouvre officiellement ce vendredi 6 décembre, à 17 heures, et s’achèvera dimanche.
Au total, 39 équipes et plus de 300 compétiteurs vont y participer. Des centaines de spectateurs sont aussi attendus sur la plage où les préparatifs ont déjà lieu depuis plusieurs jours.
« Cette année, une équipe du Suriname sera présente, détaille Evelyne Perigny, membre du comité des Jeux Kali’na. Celle d’Amapa s’est finalement retirée. Les équipes de Maripasoula, Antécum-Pata et Camopi n’ont pas pu venir à cause de la sécheresse ».
Cette année encore, huit épreuves sont au menu : le tir à l’arc, le tir à la corde, le tir au harpon, la remontée de pirogue, le jeu du diable, le transport de charge, grimpe au cocotier et la course à pied. Il y aura aussi l’épreuve sur la culture générale kali’na, déterminante pour gagner des points.
« A l’origine ces Jeux regroupaient différentes communautés amérindiennes, et ils s’appelaient « les Jeux Indigènes », relate Evelyne Perigny, membre du comité des Jeux Kali’na. Ensuite ces jeux se sont ouverts à toute la Guyane ».
Les jeux Kali’na ont en réalité débuté jeudi avec les jeux Kali’na junior destinés aux écoles de l’Ouest guyanais de Saint-Laurent à Mana. « Pour les jeux Kali’na Senior toutes les épreuves se valent, il ne faut rien manquer, elles ont toutes leurs difficultés, leurs importances set leurs intérêts », souligne Evelyne Perigny.
Au total, onze communes sur les 22 seront représentées, soit la moitié de la Guyane. « Awayande » est la seule équipe inscrite cette année et qui devra défendre les couleurs de la commune de Awala-Yalimapo. Les gagnants de l’année dernière, l’équipe « Alawata », seront à nouveau en compétition.
Les négociations entre la mairie de Saint-Laurent-du-Maroni et la section locale de l’UTG sont désormais prévues pour lundi prochain. La rencontre était prévue ce vendredi 6 décembre. Un report qui fait suite à l’absence d’un membre clé de la délégation syndicale, acceptée par la municipalité pour favoriser un échange constructif.
L’ouverture des discussions tant attendue entre la mairie de Saint-Laurent-du-Maroni et la section locale de l’UTG, initialement prévue ce vendredi 6 décembre, a finalement été reportée à lundi matin. Cette décision fait suite à une demande de report formulée par l’UTG en raison de l’indisponibilité d’un membre de sa délégation.
Dans un courrier daté du 5 décembre, Manuel Jean-Baptiste, troisième adjoint au maire assurant l’intérim, avait souligné l’importance d’une issue rapide au conflit social, écrivant : « Nous restons convaincus de la nécessité de trouver rapidement une issue favorable à ce conflit. »
Il faut avancer et nous prenons cette décision d’ouvrir les discussions et de nous asseoir autour d’une table pour avancer sur le sujet, le sujet sur lequel, je le répète, nous travaillons déjà depuis quelques mois. […] permettre quand même à la collectivité de retrouver un fonctionnement normal avec 100 % de son personnel.
De son côté, l’UTG avait répondu favorablement à cette ouverture, tout en demandant que la composition des représentants de la mairie soit communiquée pour garantir une transparence totale. Le syndicat avait également insisté sur la nécessité d’échanger sur les revendications des agents, notamment sur les carrières et les conditions de travail.
Le report des négociations à lundi est perçu comme une nouvelle étape pour apaiser les tensions et préparer une rencontre constructive entre les deux parties. La mairie et le syndicat ont confirmé leur engagement à poursuivre les échanges dans un climat apaisé.
En Guyane, il faut parfois patienter jusqu’à six mois pour avoir une place à l’examen du permis de conduire. Ce vendredi 6 décembre, les exploitants d’auto-écoles du département se mobilisent. La Guyane n’a plus que deux examinateurs pour faire passer les permis.
Ce vendredi 6 décembre, les exploitants d’auto-écoles de Guyane se font entendre. Ils avaient prévu une opération escargot, finalement reportée car ils ont obtenu un rendez-vous à 15 heures avec les services de la préfecture. Les formateurs et les examinateurs montent au créneau pour dénoncer une situation intenable.
Il faut désormais entre trois semaines et six mois pour avoir une place à l’examen du permis de conduire dans le département.
« Nous sommes passés de quatre à seulement deux examinateurs », s’indigne Sylvie Ketterere, présidente de Mobilians Education Sécurité Routière Guyane, syndicat d’exploitants d’auto-écoles. La Guyane comptait pourtant six examinateurs il y a un an pour les 50 auto-écoles.
« L’impact est considérable sur l’ensemble du territoire, poursuit Sylvie Ketterere. Nous avons seulement deux inspecteurs qui se déplacent sur les trois centres d’examens de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni ».
« La conséquence est donc une baisse importante du nombre de places au permis, presque la moitié depuis trois mois », décrit Sylvie Ketterere, invité de la matinale de Guyane La 1ère.
Depuis le 1er janvier 2024, le permis de conduire est accessible à partir de 17 ans au lieu de 18 ans. « Il y a donc eu un afflux de candidats au permis qui n’a pas été anticipé par l’Etat, indique la présidente du syndicat Mobilians. Désormais, il y a un embouteillage et de l’attente ».
Si vous passez le permis aujourd’hui en Guyane, en cas d’échec vous ne pourrez pas le repasser avant quinze jours, explique Sylvie Ketterere. En 2027, les Accords de Guyane prévoyaient six inspecteurs sur le département. « Dans les faits, nous en avons deux sur le terrain alors qu’il en faudrait six pour être à l’équilibre », ajoute-t-elle.
Chaque année en Guyane, 2 800 personnes en moyenne passent leur permis B.
Les gérants d’auto-écoles seront reçus à 15 heures en préfecture. Ils attendent des mesures efficaces. D’autant que les semaines à venir seront encore plus difficiles.
« Du 20 décembre au 6 janvier, nous n’aurons pas d’examen du tout sur la Guyane, prévient Sylvie Ketterere. Ce n’est pas normal. Nous voulons avoir un ou deux inspecteurs en renfort pour avoir une continuité au niveau des examens. Nous voulons aussi trouver une solution avec l’administratif pour avoir les six effectifs dès janvier ».
En attendant, ce sont les candidats qui paient. Plus le délai de formation est long, plus la facture augmente. Pourtant, le gouvernement avait promis de réduire le coût du permis de conduire. Une difficulté supplémentaire pour les jeunes du territoire.
« En Guyane, sans permis de conduire, nous ne pouvons pas travailler, il n’y a pas de mobilité, cela impacte toute la population », résume Sylvie Ketterere, présidente de Mobilians Education Sécurité Routière Guyane, syndicat d’exploitants d’auto-écoles.
Saint-Laurent-du-Maroni, 5 décembre Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés devant la sous-préfecture pour dénoncer les conditions de travail dans la fonction publique. Enseignants, personnels administratifs et hospitaliers, soutenus par plusieurs syndicats, appellent à des mesures concrètes.
À l’appel de plusieurs syndicats, près d’une centaine d’agents publics ont répondu présent à Saint-Laurent-du-Maroni dans le cadre de la grève nationale. Enseignants, personnels hospitaliers et agents administratifs ont fait part de leurs revendications devant la sous-préfecture.
Octavie Emmanuel, secrétaire général adjoint de l’UNSA Guyane, souligne :
Nous dénonçons la casse du service public et le manque d’attractivité de nos métiers. Les citoyens de l’Ouest réclament plus de services publics, pas moins.
Pour Steve, enseignant, les difficultés sont omniprésentes :
Ce n’est pas pour nous que nous sommes là, mais pour eux. Ils méritent un accompagnement digne et des moyens adaptés.
Une délégation syndicale a été reçue dans la journée par Véronique Beuve, sous-préfète de Saint-Laurent-du-Maroni. “Nous espérons qu’elle portera nos revendications au préfet et au ministère pour obtenir des réponses concrètes,” précise Octavie Emmanuel.
Pour Octavie Emmanuel, cette première journée d’action est un succès : “De nombreuses écoles sont fermées, et même des fonctionnaires d’Apatou et des villages environnants ont rejoint le mouvement. Nous sommes fiers de cette mobilisation.”
Les manifestants attendent désormais un budget à la hauteur des besoins du service public et des moyens pour travailler dans de meilleures conditions. “Nous sommes prêts à continuer si nécessaire,” conclut le syndicaliste.
Ce jeudi 5 décembre, une grève nationale touche la fonction publique. Elle est notamment suivie dans l’éducation avec des professeurs en grève. En Guyane, des rassemblements ont lieu à Cayenne et Saint-Laurent du Maroni.
Laura Philippon / Jonathan Lario / Océane Dacunha •
Ce jeudi 5 décembre, les agents de la fonction publique sont en grève pour réclamer plus de moyens humains et financiers.
À Cayenne, un peu plus de 200 manifestants ont défilé dans les rues jusqu’à la préfecture. Des enseignants et employés de la fonction publique étaient dans le cortège.
L’intersyndicale s’est mobilisée pour dénoncer le projet de budget 2025 et défendre les services publics. Des perturbations ont lieu dans les écoles où des enseignants sont en grève et où des classes sont fermées.
Cette grève intervient en pleine crise politique, au lendemain d’une censure historique qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier.
« Même avec un changement de gouvernement, nous n’accepterons pas cette politique, prévient Denys Oltra, secrétaire académique du Snes présent dans le cortège. Les services publics sont déjà en difficulté en Guyane. Si on parle de l’éducation, il y a des problèmes de recrutements d’enseignants, de salaires, de classes surchargées et de bâtiment délabrés ».
Selon lui, « il faut un plan de rattrapage pour la Guyane car les enfants ont le droit à l’éducation ».
Un autre rassemblement a eu lieu à Saint-Laurent du Maroni. Près de 100 personnes étaient mobilisées ce matin devant la sous-préfecture. Dans la commune, 13 écoles sont restées fermées. Selon les syndicats, 50% des effectifs sont en grève. À Macouria et Grand Santi, les écoles semblent fermées également. Une délégation intersyndicale a été reçue par la sous-préfète en fin de matinée.
Des dizaines de rassemblements ont aussi eu lieu dans l’Hexagone. Plusieurs syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP) appelaient à cette journée de mobilisation pour demander plus de moyens humains et financiers.
Fin octobre, le gouvernement avait annoncé un plan de lutte contre l’ »absentéisme » des fonctionnaires pour dégager 1,2 milliard d’euros d’économies. De quoi tendre un peu plus le dialogue social avec les syndicats. Depuis, ils demandaient au gouvernement de renoncer à trois mesures : le passage d’un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100 % à 90 % de la rémunération en cas d’arrêt maladie, et la non-reconduction du versement d’une prime en soutien au pouvoir d’achat.
Fondé il y a dix ans par une bande d’amis passionnés, le groupe A.S.C.2.G est devenu un incontournable des fêtes de fin d’année. Entre Chants de Noël, Goka et projets ambitieux, il incarne l’âme multiculturelle de l’Ouest guyanais et rassemble des membres de tous horizons.
L’histoire de l’A.S.C.2.G (Association Sportive et Culturelle de Guyane Guadeloupe) débute il y a dix ans, à Saint-Laurent-du-Maroni. Lutin, maître tambour, et Jojo, amoureux des traditions culturelles, décident de créer un groupe où musique et convivialité seraient les maîtres-mots. Leur ambition ? Préserver et promouvoir les traditions musicales caribéennes tout en s’ouvrant à de nouvelles influences.
Ce qui nous soude, c’est l’amitié et la passion. Ensemble, on partage des moments intenses, que ce soit à travers Noël, le Carnaval ou le Goka. C’est ça, l’esprit A.S.C.2.G
raconte Lutin.
Au fil des ans, le groupe évolue, accueillant de nouveaux membres et étoffant son répertoire. Les Chants de Noël, tradition incontournable des fêtes de fin d’année, deviennent une spécialité du groupe. Chaque prestation est l’occasion d’apporter une touche d’innovation tout en respectant l’héritage culturel.
Les Chants de Noël, c’est bien plus qu’une tradition pour nous. Chaque année, on cherche à offrir quelque chose de nouveau, une performance qui reflète la richesse de nos cultures
Si l’A.S.C.2.G s’inscrit dans une dynamique de préservation culturelle, il est avant tout une aventure humaine. Le groupe réunit une douzaine de membres, chacun apportant sa personnalité et son histoire.
Kenny, fraîchement arrivée en Guyane depuis l’Hexagone, a trouvé dans l’A.S.C.2.G une seconde famille. Passionnée de Gwoka, elle n’a pas hésité à rejoindre le groupe dès qu’elle en a eu l’occasion.
C’est la passion du Gwoka qui m’a amenée ici. En arrivant en Guyane, je cherchais des gens avec qui partager cette culture, et l’A.S.C.2.G m’a offert bien plus : une famille
Pour Véronique et Aurore, nouvelles recrues, intégrer le groupe a été une première incursion dans les Chants de Noël. Toutes deux vivent leurs premières scènes avec émotion et enthousiasme.
C’était ma toute première scène, et même si j’étais stressée, j’ai découvert une énergie incroyable. C’est différent d’être spectatrice : là, je fais partie de l’histoire
Je ne connaissais rien aux Chants de Noël, mais le hasard m’a menée ici. Aujourd’hui, je découvre une nouvelle façon de vivre la musique, plus festive et collective. J’adore ça
Loin de se cantonner aux Chants de Noël, l’A.S.C.2.G multiplie les initiatives pour faire vivre les traditions guyanaises tout au long de l’année. Le groupe propose des cours de percussion et de danse, attirant de nombreux jeunes désireux de s’initier au Goka, au Bel Air et à d’autres danses traditionnelles.
Un de leurs projets phares pour l’année prochaine est une collaboration inédite entre musique amérindienne et Gwoka.
Bientôt, on va intégrer la musique amérindienne avec le Gwoka. C’est du jamais vu, et ça promet d’être une belle fusion
Lutin mentionne également un projet ambitieux : un grand festival de percussion à Saint-Laurent-du-Maroni. Ce rendez-vous culturel réunira des groupes de différentes communautés, des Amérindiens aux Saramacas en passant par les Bushinenge.
Nous voulons montrer qu’il y a un potentiel immense ici en Guyane. Ce festival sera une célébration de nos traditions et de notre diversité
Ce mois de décembre, l’A.S.C.2.G sera sur tous les fronts. Après avoir ouvert le Village de Noël, le groupe prévoit des prestations au Marché de Patou le 6 décembre, au Bois-Canon le 16, et au Marché de Saint-Laurent le 20.
Chaque année, nous essayons d’amener un plus à notre public. Les Chants de Noël, c’est une manière de partager la joie et la magie des fêtes
Avec son énergie communicative et ses projets porteurs, l’A.S.C.2.G s’impose comme un acteur incontournable de la scène culturelle de l’Ouest guyanais. Un groupe qui, tout en regardant vers l’avenir, continue de cultiver les racines musicales et humaines qui l’animent.
Pour sa 21e édition, le marché de Noël évolue en village artisanal sur la place Laurent Baudin. Organisé par l’Office de Tourisme, cet événement rassemble une trentaine d’exposants, avec des animations et des nouveautés pour marquer la saison des fêtes.
Un vent de nouveauté souffle sur Saint-Laurent-du-Maroni. Le traditionnel marché de Noël, qui animait les week-ends de fin d’année, s’est transformé en un village artisanal organisé en pleine semaine. Installé sur la place Laurent Baudin, ce rendez-vous propose, sur deux jours, une expérience unique où artisans et animations festives se côtoient.
Cette année, nous innovons avec un village de Noël, une première pour les Saint-Laurentains. C’est une occasion pour les artisans de mettre en avant leurs produits locaux dans une ambiance conviviale et familiale.
Malgré une réduction du nombre d’exposants, une trentaine contre une soixantaine l’an passé, l’événement mise sur la proximité et la chaleur de la place Laurent Baudin. Bijoux, vêtements, maroquinerie ou encore produits de beauté : les stands regorgent d’idées cadeaux pour tous les goûts.
Maxime, un habitué des marchés de Noël, apprécie l’ambiance intimiste de cette nouvelle édition :
La place Laurent Baudin est parfaite pour ce type d’événement. Ça donne un vrai esprit de quartier, et le chanté Noël en percussion, c’est juste magique !
Au-delà du shopping, le village s’anime avec des activités originales. Ce soir et demain, des « chantés Noël » en tambour et percussions rythmeront la clôture des deux journées. Une touche d’innovation viendra également avec une séance de « body fit » en plein air demain soir, où les participants arboreront des bonnets de Noël.
Pour les plus curieux, le petit train touristique de Saint-Laurent est également de la fête, offrant des promenades dans la ville pour découvrir ou redécouvrir ses charmes. « C’est aussi une manière de promouvoir cette future attraction, encore en phase de finalisation », précise Barbara Bartebin.
Du côté des exposants, la satisfaction est aussi au rendez-vous. Anita, créatrice de « Pangi », partage son expérience :
Ce village est une belle opportunité pour nous de rencontrer le public local et de présenter nos nouveautés. L’ambiance est conviviale, et les visiteurs sont au rendez-vous malgré le fait que ce soit en semaine.
Alors que Noël approche, cet événement se veut aussi un moment de partage et de rencontres. « J’espère que les habitants viendront nombreux pour profiter de cette belle initiative et soutenir nos artisans locaux », conclut la présidente de l’Office de Tourisme.
La place Laurent Baudin attends ses visiteurs pour un Noël artisanal et festif, à l’image de Saint-Laurent-du-Maroni.
À une centaine de mètres des berges de la place Baudin, une épave attire toujours l’attention des promeneurs et des curieux. Le navire Edith Cavell, échoué depuis un siècle, est devenu un lieu emblématique où les habitants viennent poser pour des photos ou immortaliser des moments spéciaux. Mais ce décor fascinant cache une histoire bien plus profonde.
Quiconque se promène sur les berges de Saint-Laurent-du-Maroni ne peut ignorer la silhouette de l’épave d’Edith Cavell. Les jeunes couples en font un décor pour leurs photos de mariage, et les curieux aiment capturer son allure figée dans le temps. Cependant, peu connaissent l’histoire de ce navire, à commencer par l’héroïne qui lui a donné son nom.
Edith Cavell porte le nom d’une infirmière britannique exécutée en 1915, dont l’assassinat a choqué l’Angleterre et contribué à mobiliser le pays durant la Première Guerre mondiale. Ce bateau, anciennement appelé Wagner, a été rebaptisé en son honneur et affrété pour transporter des marchandises entre Marseille et Saint-Laurent-du-Maroni. Mais son voyage s’est terminé tragiquement sur les berges guyanaises en 1924.
Lucien Durand, passionné d’histoire et directeur du port de l’Ouest Guyanais, a mené une enquête approfondie sur les mystères entourant l’échouement du navire. Des correspondances administratives retrouvées aux archives d’Aix-en-Provence suggèrent que l’équipage aurait volontairement provoqué la perte du bateau, probablement pour des raisons d’assurance.
Le 30 novembre 1924, jour de l’échouement, marque un tournant dans l’histoire locale. Ce n’était pas un simple accident. Tout laisse à penser qu’il y avait des enjeux cachés derrière cet événement
explique Lucien Durand, en évoquant ses recherches. Cent ans plus tard, les mystères autour de ce naufrage continuent de captiver les esprits, comme en témoignent les débats qu’il suscite encore.
Le jeudi 28 novembre, précédant le centenaire (d’anniversaire du 30 novembre 2024), Lucien Durand a profité des Jeudis du patrimoine, organisés à Saint-Laurent-du-Maroni, pour animer une conférence dédiée à ses recherches sur l’Edith Cavell. La salle de conférence, comble, a témoigné de l’intérêt des habitants pour cette histoire captivante.
Florence, une participante, a partagé son enthousiasme :
Je ne connaissais pas cette petite histoire et c’est un bâtiment que j’aime beaucoup regarder. Avec un prénom féminin, je voulais en savoir plus. J’ai appris des choses fascinantes, comme la différence entre échouage et échouement, et le rôle des pilotes qui accompagnaient les bateaux jusqu’à Saint-Laurent.
Gilbert, habitant de longue date, se souvient de ses souvenirs d’enfance autour de l’épave :
Quand on était jeunes, on allait pêcher dessus. À marée basse, on traversait facilement. À marée haute, on nageait en direction de la place des fêtes. L’épave a toujours fait partie de notre paysage.
Aujourd’hui, l’Edith Cavell est à la merci du temps et des éléments. Selon nos informations, plusieurs discussions ont eu lieu concernant la mise en valeur de l’épave. Cependant, des questions de sécurité, notamment le risque de vandalisme, freinent pour l’instant certaines initiatives encore gardées confidentielles. Ce symbole historique mérite des solutions durables pour préserver sa mémoire et continuer à fasciner les générations futures.
Avec ses mystères non résolus, ses conférences qui attirent les foules, et son rôle dans le paysage de Saint-Laurent, l’épave de l’Edith Cavell continue de captiver et de questionner un siècle après son échouement.
Ce 30 novembre à Mana, pllus qu’une simple journée, la 9e édition du Mois de la Viande Locale a mis en lumière le dynamisme agricole de l’Ouest guyanais. Entre démonstrations culinaires, produits du terroir et témoignages enthousiastes, l’événement confirme son rôle clé dans la promotion des circuits courts et des traditions locales.
Dès les premières heures, l’effervescence régnait sous les chapiteaux du Pôle Agroalimentaire de l’Ouest Guyanais (PAOG). Au centre de l’attention : le chef Dorys Mirta, membre des Toques de Guyane, qui régalait les visiteurs avec des morceaux rares comme l’araignée ou la hampe.
Ce sont des pièces qu’on ne demande pas souvent à son boucher, mais qui valent le détour
expliquait-il en jonglant entre grillades et conseils de cuisson.
Le stand du chef a été l’un des plus visités, offrant une véritable expérience gastronomique aux curieux parmi eux, Nathalie, venue de Saint-Laurent-du-Maroni.
J’ai découvert des morceaux dont je n’avais jamais entendu parler et le goût est tout simplement exceptionnel
Avec plus de 10 000 emplois agricoles, soit 82 % des emplois agricoles de Guyane, et 74 % des exploitations du territoire, l’Ouest guyanais est un pilier de l’économie régionale. L’abattoir intercommunal, outil central du PAOG, a atteint cette année une production record de 70 tonnes, en hausse de 60 % par rapport à 2023.
Arlène Bourguignon, élue communautaire et première adjointe à la mairie de Mana, rappelle l’importance de cette dynamique :
Il ne s’agit pas seulement de produire de la viande, mais aussi de développer une filière agroalimentaire complète, qui transforme les produits et crée des emplois locaux.
Le PAOG accompagne chaque année une dizaine de porteurs de projets, renforçant les compétences et la technicité nécessaires à la transformation des produits locaux. Des initiatives en cours visent à faire évoluer cette structure en un centre régional dédié à l’agroalimentaire amazonien, avec des partenariats comme celui récemment signé avec l’État du Pará, au Brésil.
Parmi les exposants, Marilyn Jeanneau a fait sensation avec ses confitures à base de manioc et de wassaï, mais aussi ses plats cuisinés comme le Kasilipo décliné au bœuf et au porc.
Nous avons vu un véritable engouement, tant de la part des consommateurs que des prestataires
conclut Clara Ratoudissou, coordinatrice de l’événement.
Avec une filière viande locale qui représente aujourd’hui 20 % de la consommation guyanaise, il reste encore des défis à relever. Mais les chiffres croissants et l’enthousiasme suscité par le Mois de la Viande Locale montrent que l’Ouest guyanais a toutes les cartes en main pour devenir un modèle de développement agricole et agroalimentaire.