[France-Guyane] Les Révoltés du Monde sont de retour et se montrent plus que jamais pertinents avec l'actualité politique

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2024-05-24 11:43:40

Que vive le film documentaire ! Du jeudi 23 mai jusqu’au samedi 1er juin, se déroule la troisième édition du festival Les Révoltés du Monde en Guyane.

Onze films documentaires seront diffusés. À partir du combat d’une femme pour électrifier un village isolé au Sénégal, aux portraits croisés du président brésilien Lula et du militant indépendantiste kanak Éloi Machoro, en passant par celui du footballeur Cyrille Régis qui a électrisé les foules en Angleterre, cette édition consacre, une fois de plus, les « figures historiques et les luttes citoyennes pour la liberté, les droits des femmes, la solidarité et la justice sociale »

Le festival s’organise en deux temps. D’abord la phase de compétition, qui a lieu au cinéma l’Eldorado, à Cayenne, du 23 au 26 mai.

Les films seront jugés par un jury de professionnels, présidé par l’ancien président du conseil régional, Antoine Karam, et par le public. Trois prix seront décernés : le prix du jury, le prix jeune, jugé par sept lycéens et le prix du public. Chaque projection sera suivie d’un débat, animé par un spécialiste du sujet. 

Des projections « hors les murs » partout en Guyane

Dans un second temps, avec des projections « hors les murs », le public pourra retrouver gratuitement du 28 mai au 1er juin, dans les communes partenaires, une sélection des films présentés à l’Eldorado.  Les villes qui accueilleront le festival sont celles de Macouria, Rémire-Montjoly, Saint-Georges, Kourou, Mana et Saint-Laurent-du-Maroni. Ce sont les maires des communes qui ont choisi le film qu’ils souhaitaient projeter. 

Pour les élèves et les détenus

Enfin, des projections adaptées aux élèves ainsi qu’aux détenus seront également proposées afin que « toutes et tous puissent apprécier la manière dont le cinéma documente les combats, réunit et invite à réfléchir sur nos engagements ».

L’événement est organisé par l’association Protéa et financé, entre autres, par la collectivité territoriale de Guyane, la communauté d’agglomération du Centre littoral (CACL) et la direction des affaires culturelles. Il existe depuis sept ans en Martinique et a été impulsé en Guyane il y a trois ans, sur l’idée de Gérard Guillaume, ancien directeur de Guyane la 1ère, décédé en février dernier.

Infos pratiques : Cinéma l’Eldorado à Cayenne. 

Séance unique : 5€

Pass 5 séances : 10€

Pass 10 séances : 25€

Projections hors les murs : gratuites.

Programme et informations sur www.revoltesdelhistoire.fr

« Il s’agit d’abord d’un acte de militantisme »

Pourquoi organiser ce festival ?

Il s’agit d’abord d’un acte de militantisme, forcément, car les membres de l’association Protea sont des militants. Nous comptons parmi nos rangs des professionnels de l’audiovisuel, des historiens et des passionnés d’Histoire, comme moi-même. Ce qui nous réunit, c’est notre volonté d’exploiter cette riche matière, le film documentaire, pour accroître les connaissances des festivaliers sur des thématiques précises, l’Histoire des afro-descendants et leurs réalités contemporaines, car ils ne trouveront pas ces informations ailleurs. 

Le système cinématographique ne donne pas de place à ce genre d’histoires et l’Éducation nationale, comme pour tout récit, comme pour tout pays, laisse des zones d’ombres, qui ne sont pas enseignées en priorité. Notre rôle est de chercher, justement, dans ces zones d’ombre. Je peux citer par exemple la construction du chemin de fer Congo-Océan, un immense chantier qui n’a jamais abouti, sur lequel des centaines d’ouvriers sont morts, et dont on ne parle jamais. Ce que tout historien défend, c’est que pour avancer, il faut connaître son passé. Cela aide à comprendre l’actualité et à se projeter. Nous considérons notre mission comme d’intérêt public : les gens doivent connaître leur histoire pour se comporter comme des citoyens responsables et développer une conscience politique qui soit capable d’agir sur le présent et le futur.

En parlant d’actualité, un documentaire sur le leader kanak Eloi Machoro est à l’affiche du festival : un fait du hasard ? 

Oui, un hasard total ! Lorsque nous avons sélectionné les documentaires, les événements qui se déroulent actuellement en Nouvelle-Calédonie n’avaient pas encore débuté. 

Nous avons choisi ce film car il raconte l’histoire de la Nouvelle-Calédonie depuis le moment où Eloi Machoro est actif jusqu’à son assassinat. Lorsqu’on regarde ce documentaire, c’est assez malheureux à dire, mais on se rend compte qu’on réalise les mêmes erreurs. C’était fragile et désormais, tout est à reconstruire. À la fin de cette projection, à l’Eldorado, vendredi 24 mai, nous nous attendons à des débats houleux, nous y sommes préparés : nous n’évitons aucun sujet. D’ailleurs, nous allons contacter les syndicats et partis politiques susceptibles d’être intéressés. Nous souhaitons que les militants prennent la parole. Personnellement, j’attends beaucoup de cette projection-débat.

Vous défendez également, à travers la diffusion de ces documentaires, une vocation pédagogique et sociale ? 

Nous défendons notamment l’accès à la culture en milieu carcéral. Nous considérons que les détenus, comme les autres citoyens, non seulement ont le droit à la culture mais ils y ont droit plus que les autres, car il s’agit d’un outil d’émancipation. 

Nous organisons des projections dans les centres pénitentiaires, ce qui exige beaucoup d’impératifs, et c’est tout à fait normal, mais tant en Martinique qu’en Guyane, les directeurs de prison ont été très favorables à notre venue. A Cayenne, il y aura deux projections, l’une pour les femmes et l’autre pour les hommes. 

Nous proposons également des films au Rectorat. Des films qui ne sont pas forcément en compétition mais qui sont en relation avec le programme de chaque classe. La sélection est faite par les professeurs d’histoire de Protea, qui envoient la liste des films aux enseignants. En Martinique, lors de la dernière édition du festival en avril dernier, nous avons réussi à toucher environ 1 800 élèves. Nous y sommes parvenus en gagnant la confiance des professeurs. En Guyane, c’est en cours de développement, un certain nombre de classes vont pouvoir venir à la maison de la culture de Rémire-Montjoly, que nous remercions d’ailleurs. 

La relation avec l’Éducation nationale est très importante pour nous, et on se félicite d’ailleurs d’une ouverture de l’institution à ces sujets, même si nous estimons toujours que cela ne va pas assez loin. C’est un vrai travail de fond, nécessaire, qui forme un autre regard, un autre appareil critique.

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